L’Australie a nettement revu à la baisse mardi son projet de taxer les jeunes étrangers venant travailler sur son sol, sous la pression du secteur agricole pour lequel ils constituent une main d’oeuvre essentielle.
Chaque année, près de 150.000 jeunes, de 18 à 30 ans, séjournent en Australie dans le cadre d’un visa vacances-travail. On les appelle « backpackers » en anglais (de backpack, sac à dos) ou PVTistes en français (Programme vacances travail).
Ils viennent d’une vingtaine de pays, dont la Grande-Bretagne, le Canada, le Japon, Taïwan. En 2015, l’Australie a attiré près de 23.500 jeunes Français.
Canberra avait annoncé que les revenus des jeunes travailleurs seraient imposés à 32,5% à partir du premier dollar gagné, contre une imposition actuelle à 19% à partir de 18.200 dollars australiens (12.410 euros) de revenus, comme les autres travailleurs.
Mais les agriculteurs sont montés au créneau, redoutant que cette taxe fasse fuir ces saisonniers vers d’autres destinations comme le Canada ou la Nouvelle-Zélande.
Le nouveau projet, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier, prévoit que les étrangers en visa vacances-travail soient imposés à hauteur de 19% dès le premier dollar gagné.
Le prix de leur visa doit par ailleurs diminuer de 50 AUD à 390 AUD (269 euros environ).
La baisse de recettes pour le gouvernement australien sur les trois prochaines années, estimée à 540 millions d’AUD, sera compensée par une hausse de 5 AUD sur la taxe de départ pour tous les passagers quittant le pays.
Par ailleurs, dix millions d’AUD doivent être débloqués pour une campagne mondiale de promotion du marché du travail australien.
Les backpackers gagnent en moyenne actuellement 10.230 dollars (9.725 euros) pendant leur séjour, selon la Fédération nationale des agriculteurs. La plupart dépensent l’essentiel de cet argent pour visiter l’Australie, ce qui profite au secteur touristique.
« Nous avons toujours dit que l’agriculture ne pouvait tout simplement pas s’en sortir sans les backpackers », a déclaré le président de la NFF Brent Finlay.
avec AFP