Laurent Fogliani, responsable de la communication de KNS, a confirmé à l’AFP que la direction projetait le non-renouvellement de 90 contrats à durée déterminée, contrats de chantier et contrats d’expatriation et le licenciement économique de 50 salariés locaux.
Située dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, l’usine Koniambo est codétenue par le géant anglo-suisse Glencore et la SMSP, filiale de la province nord indépendantiste. Elle emploie actuellement 936 personnes.
Cette annonce intervient alors que Glencore doit décider fin novembre s’il continue ou pas à investir en Nouvelle-Calédonie.
Le coût de Koniambo a flambé à plus de 8 milliards de dollars (7 milliards d’euros), après une accumulation de problèmes techniques.
Si Joseph Mereatu, délégué USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités), juge ces suppressions "nécessaires pour sauver l’usine du nord", le Soenc-Nickel (Syndicat des employés et ouvriers de Nouvelle-Calédonie) va au contraire "déclencher son droit d’alerte pour vérifier que le plan de licenciement est bien justifié", a indiqué son dirigeant Pierre Tuiteala.
"L’économie locale connaît déjà de grosses difficultés et ce plan va envenimer la crise", a-t-il déclaré à l’AFP.
Le gouvernement local a annoncé la semaine dernière un plan d’urgence pour le maintien de l’emploi, comprenant meilleure prise en charge du chômage partiel, mesures fiscales ou en faveur de l’investissement, alors que la Nouvelle-Calédonie a perdu 2.000 emplois salariés entre juin 2015 et juin 2016, en raison du repli de son économie dû à la fin de grands chantiers et à la chute des prix du nickel, selon des chiffres récemment publiés par l’Isee (Institut de la statistiques et des études économiques). La population active de l’île s’élevait à 111.000 en 2014 selon le même institut.
Le nickel calédonien, qui représente 20 à 25% des emplois de l’archipel selon Matignon, subit une crise très importante consécutive à la chute des cours due notamment au ralentissement de l’économie chinoise. Les experts ne voient pas de perspective de reprise avant deux ans.