L’année dernière, 18 groupes avaient participé à la première édition de cet événement musical rythmé et dansant, qui avait rassemblé plus de 600 spectateurs autour du somptueux banian trônant sur le paepae a Hiro. Fort de ce succès et alors que le rendez-vous devait avoir lieu tous les deux ans, la Maison de la culture et le Conservatoire artistique de la Polynésie française (CAPF) ont décidé de le pérenniser finalement chaque année. De quoi ravir les nombreux adeptes du ta’iri pa’umotu, soucieux de sauvegarder cette pratique culturelle ancienne. En effet, cette fameuse frappe, qui signifie "faire pleurer la guitare", s’est transmise dans les familles, seulement à l’oreille. "Notre objectif est avant tout de valoriser cette technique et de la promouvoir auprès des nouvelles générations qui écoutent surtout de la musique moderne", explique Fabien Dinard, le directeur du CAPF.
La frappe pa’umotu consiste à gratter la guitare de façon particulière, telle une percussion transmise sur le doigté quand on joue. Son origine serait en réalité multiple. Elle remonterait à l’époque des Poilus tahitiens qui auraient découvert ce type de frappe auprès des gitans ou, plus tard, au moment de l’engouement pour la guitare espagnole. On se souvient en effet du Bataillon des guitaristes du Pacifique engagé pendant la Seconde Guerre mondiale qui aurait pu s’en inspirer. Spécialiste de la discipline, Antoine Arakino a aussi entendu dire qu’elle existait bien avant que les Polynésiens ne partent pour l’Europe. Il raconte : "Auparavant, nous, les anciens, faisions la bringue du vendredi soir au lundi matin ! Alors, nous lâchions un peu les cordes pour moins nous fatiguer." Et de préciser : "On voit tout de suite si les musiciens connaissent cette façon de jouer, ces accordages spécifiques et les variantes de frappes." L’artiste sera président du jury aux côtés de trois autres experts en musique pa’umotu : Maxime Hauata, Tetia Fiedler-Velenta et Georges Bonnet.
Si 14 formations ont d’ores et déjà retiré leur dossier d’inscription, les musiciens intéressés peuvent encore se présenter jusqu’au 3 mai. Mickey Spitz sera de nouveau l’animateur de cette soirée entièrement gratuite, qui promet des moments de partage intenses. Lors de la première édition, c’est le groupe des Tuamotu Tamariki Taenga qui avait remporté le premier prix (200 000 francs), suivi de l’association Natiraa Upa no Porinetia (150 000 francs) et des Tamarii Teanuanua (100 000 francs). Le public ne sera pas en reste, puisqu’un heureux gagnant sera tiré au sort et remportera un billet aller-retour dans les îles Tuamotu. Par ailleurs, la soirée sera captée par TNTV qui la rediffusera dès le lendemain sur le petit écran, à partir de 19h30. Notez enfin, qu’à l’instar des humoristes locaux du Tahiti Comedy Show, un projet d’enregistrement des lauréats de ce concours Ta’iri Pa’umotu est sur le point d’être finalisé. Quoi qu’il en soit, découvrez vendredi tout le talent de nos artistes polynésiens.
Concours : vendredi 5 mai, à 18 heures
Paepae a Hiro de la Maison de la Culture
Entrée libre
Contacts : 40 50 14 14 (CAPF) / 40 544 544 (TFTN)