Le cluster maritime de Polynésie Française a ouvert son 4e forum de l’économie bleue dans un contexte particulier. Alors que la question de la pêche industrielle aux Marquises et de l’aire marine protégée des Australes sont au cœur de l’actualité, le thème de cette année est consacré justement au développement économie des espaces maritimes et à la préservation de ces espaces. Le but est de construire des feuilles de route afin de développer et faire avancer l’économie bleue sur le territoire.
Pour Gerard Siu, le président de cluster, il y a beaucoup à faire autour du thème du quatrième forum, " le sujet est vaste et il est parfois terriblement sensible, tant les différents usagers: riverains, décideurs locaux, entrepreneurs se trouvent parfois démunis pour faire coexister de nouvelles activités, des activités traditionnelles, en croissance continue, avec le bien-être des populations riveraines, et la préservation de nos écosystèmes que l’on sait extrêmement fragiles. Il est nécessaire, face à l’augmentation des flux e des activités maritimes, de nous y préparer collectivement. " Ainsi, lors de cette matinée consacrée à la mer et à son économie, quatre tables rondes ont été tenues sur les thèmes de la régulation des usages sur l’espace lagonaire et les outils juridiques pour le faire, la gestion locale, participative et économique des zones lagonaires, les moyens de gouvernance et de contrôle globaux des espaces maritimes et enfin les recommandations pour le projet d’aire marine gérée à l’échelle du Pays.
Le travail réalisé pendant les tables rondes permet de rédiger une synthèse, des feuilles de route et de formaliser les engagements partagés. Le compte rendu de cette matinée de discussion sera fait vendredi dans la matinée.
Le but est d’arriver à une régulation efficiente et une gestion coordonnée des espaces maritimes qui mèneront à un développement responsable de l’économie bleue dans le respect de l’environnement, la biodiversité et de la population.
L’intérêt pour nous, gouvernement, est d’écouter ce que va proposer la société civile sur cette gouvernance nouvelle, ces propositions qui concerne notre espace maritime pour une ambition de développement.
Aujourd’hui, les enjeux sont clairement annoncés. Il faut développer l’espace maritime autant que possible avec toutes les thématiques marines connues aujourd’hui. Nous devons aussi préserver et gérer durablement cet espace.
Dernièrement nous parlons beaucoup de conflit d’usage entre les espaces surface. Il y aura aussi des conflits d’intérêts puisqu’il est évident que les acteurs doivent vivre ensemble pour cohabiter avec l’espace maritime et notamment les espaces littoraux et valider des gouvernances nouvelles. Nous saluons l’initiative du cluster pour proposer des solutions, des pistes nouvelles de réflexions qui devront être soit organisée par une gouvernance collégiale, soit par des projets de texte puisque nous savons tous que tant que la loi n’oblige pas les usagers ne le respecteront pas.
Ce quatrième forum s’ouvre dans un contexte particulier, vous parliez justement de développer tout en protégeant, partager tout en exploitant… c’est exactement ce qu’il se passe aux Marquises…
Le projet des Marquises est porté par la CODIM, donc la communauté de commune des Marquises. Ce n’est pas un projet du gouvernement. Il faut que nous soyons tous conscients, que les services administratifs ne font qu’accompagner des projets qui viennent du privé. La communauté de communes des marquises discute depuis plusieurs mois avec cet armateur. Aujourd’hui, le projet est décrié par une partie des Marquisiens, alors même qu’il a été intégré dans un plan de développement que nous avons découvert et que nous souhaitons accompagner autant que possible avec les différentes communes des Marquises. Nous espérons que le maire a consulté sa population, avant d’accepter un plan de cette ampleur.
Le développement de la pêche hauturière existe depuis un certain temps en Polynésie, une trentaine d’années. La pêche industrielle telle que certaines ONG le relaient n’est pas la pêche de la Polynésie française. Nous sommes dans une pêche palangrière. Il y a à peine 60 palangriers-thoniers qui naviguent et qui pêchent dans la zone économique exclusive polynésienne. Le "projet marquisien"
Nous espérons qu’un consensus sera trouvé sur place pour ce qui concerne le "projet marquisien". Nous accompagnerons ce projet par les moyens du Pays, les moyens qui sont disponibles, administratifs et financiers. Nous ne pouvons pas réserver la totalité des moyens pour un seul projet tel qu’il est annoncé aujourd’hui.
La Polynésie n’a pas délivré de permis de pêche aux bateaux étrangers depuis 1998, est ce que cela va changer ?
Non. Nous ne délivrerons pas de permes de pêche aux bateaux étrangers avant très longtemps. Le président Fritch l’a dit clairement dit en juin dernier, la Polynésie française ne délivrera pas de licences de pêche aux flottilles étrangères. Nous sommes les seuls dans le pacifique à refuser des pêcheries internationales dans nos eaux. La Polynésie ne s’engage pas du tout dans cette voie là
Le CMPF s’est donné, lors de son premier Conseil d’Administration de juin 2014, plusieurs axes de travail et objectifs, parmi lesquels :"Etre un acteur fédérateur pour tous les acteurs de l’économie maritime, être une force de proposition constructive, créer des synergies entre acteurs privés et publics, et en créant des « groupes de synergies » thématiques. Assurer le suivi d’une feuille de route « Une vision maritime » définissant les grands projets sur lequel le CMPF travaille ou est consulté. Travailler en étroite collaboration avec le Cluster Maritime Français et le réseau des Clusters Maritimes Européens. Promouvoir l’économie maritime."