L’Usaf-Unsa vous reproche votre silence, que répondez-vous ?
« Nous avons discuté avec le syndicat dimanche matin. Alors que nous voulions reprendre les négociations en levant définitivement la grève, cela a été refusé par Usaf-Unsa qui souhaitait une interruption provisoire. Je viens tout juste de faire une nouvelle proposition dans laquelle nous acceptons ce caractère provisoire. J’espère que l’on va se sortir de cette ce contexte car la situation est très difficile pour tout le monde. »
Vendredi dernier, une procédure de référé d’heure à heure était introduite par Air France auprès du tribunal. L’audience a eu lieu ce matin. Pourquoi avoir assigné les grévistes ?
« Cette procédure n’est dirigée contre personne en particulier, elle fait plutôt référence à un point de droit assez technique qu’il faut vérifier. Il y a eu un cas similaire en 2011. Il est vrai que l’on peut donner un long préavis durant lequel on peut négocier mais un préavis représente une très forte pression. Si celle-ci est étendue sur un temps considérable, cela devient difficile pour les clients comme pour tous les collègues qui travaillent sur ce sujet. »
Ce mercredi, un avion d’Air France devrait quitter le territoire. Au regard de la situation, doit-on craindre une nouvelle annulation ?
« La rotation de mercredi sera, d’ores et déjà, assurée par un avion d’Air Tahiti nui (ATN) que nous avons affrété. D’un point de vue de la clientèle, nous nous devons de trouver des solutions palliatives et sommes dans l’obligation de prendre les devants. Nous espérons que les négociations déboucheront sur l’interruption de la grève afin que l’on puisse assurer les vols suivants. Nous avons la main tendue pour trouver une solution. »
Ce week-end, vous évoquiez l’interruption de la desserte vers Tahiti, certains y ont vu une menace, qu’en est-il aujourd’hui ?
« Je voulais juste soulever l’évidence selon laquelle je ne peux pas faire de vols sans personnel. Sans personnels navigants commerciaux, nous ne pouvons pas transporter de passagers. C’est là que se situait le sens de mon propos »
A l’heure où nous publions ces propos, la direction d’Air France est dans l’attente de la réponse du syndicat. Si celle-ci s’avère positive, la grève pourrait être provisoirement interrompue. Contacté, Bertrand Courtade, délégué syndical Usaf-Unsa, nous a indiqué qu’il n’était pas encore au fait de cette proposition et que celle-ci serait étudiée. Par ailleurs, les grévistes ont effectué les démarches pour obtenir l’intervention d’un médiateur.
Propos recueillis par Garance Colbert.