L’idée d’une cité des Outre-mer avait été émise, dès 2001, par Lionel Jospin, alors Premier ministre. En 2012, François Hollande, candidat à la présidence de la République, avait promis de la créer afin de mettre "en valeur l’histoire, la mémoire et la culture des Outre-mer". La cité des Outre-mer devrait effectivement voir le jour en 2019.
"Nous remercions le gouvernement et la ministre Ericka Bareigts, en particulier, de ce geste fort. Cette cité des Outre-mer répondra à un besoin de nos compatriotes d’Outre-mer qui souhaitent pouvoir échanger et se rencontrer", s’est réjoui le président de la Polynésie française, au terme de la cérémonie.
Dans son esprit, il ne fait aucun doute que "la Polynésie sera très heureuse de venir ici montrer ses us et coutumes, sa culture, ses chants et ses danses. Et surtout se faire connaître. Nous avons tous besoin d’un lieu connu, dédié, à l’expression des Domiens et des Tomiens" a-t-il insisté.
Interrogé sur le fait que l’Etat avait mis plus de quinze ans pour faire aboutir ce projet, Edouard Fritch a indiqué qu’il n’était "jamais trop tard pour bien faire". "C’est à nous, les collectivités, de bien nous organiser de façon à ce que nous rentabilisions cet emplacement. Il faut que l’animation que nous apporterons justifie cette création", a-t-il indiqué.
Changer le regard sur les Outre-mer
La possible alternance politique après les élections présidentielles et législatives ne devrait pas empêcher la création de la cité. Edouard Fritch a souligné qu’il existait aujourd’hui "une solidarité extraordinaire entre les parlementaires ultramarins au sein du Parlement. Et ça c’est puissant, c’est fort".
Un peu plus tôt, Ericka Bareigts avait rappelé que cette création poursuivait trois objectifs. En premier lieu, de faciliter la découverte des Outre-mer qui bénéficieront d’une belle visibilité au cœur du site de La Villette, fréquenté chaque année par plus de dix millions de visiteurs. En second lieu, la priorité sera donnée au numérique, de manière à permette aux ultramarins, demeurés dans leurs îles éloignées, de partager aussi les cultures mises en valeurs en ce lieu, et ce, via des expositions virtuelles. Enfin, la cité mettra en avant la dimension internationale des ultramarins.
En conclusion, Ericka Bareigts a souhaité que la diversité des talents qui sera proposée permette que change le regard sur les Outre-mer. La cité abritera des salles d’exposition, de débats, une médiathèque, des boutiques spécialisées dans la vente de produits ultramarins mais aussi des espaces dédiés à la gastronomie des Outre-mer. "Il faut que nous puissions montrer tous nos talents, culturels et économiques, parler de nos histoires, de nos artistes, dire que nous sommes capables de débattre sur le monde, de nous positionner sur des sujets importants et d’avoir aussi notre vision de la France", a martelé la ministre.
Un partage de la mémoire
Pour sa part, François Hollande a jugé que le lancement de la cité était "à la fois un message de reconnaissance de la diversité, et l’expression d’une volonté d’unité". Les deux étant, à ses yeux, inséparables. "En permettant aux Outre-mer de rayonner dans la capitale, nous reconnaissons toute leur place dans la République. Les Outre-mer nous donnent une force humaine au-delà des différences et des distances", a-t-il insisté.
"Cette cité s’inscrira aussi dans le partage de la mémoire", a ajouté le Président de la République. Il a d’ailleurs tenu à rappeler qu’aux cours de son mandat il y avait veillé. Que ce soit en Guadeloupe avec le Mémorial ACTe ou "Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage", ou bientôt en Polynésie française où verra le jour un centre de documentation sur les essais nucléaires "pour que la jeunesse polynésienne sache bien ce qui s’est produit dans cette période de notre histoire commune".
Lors de cette cérémonie, le président Edouard Fritch était accompagné des parlementaires polynésiens Lana Tetuanui et Jean-Paul Tuaiva, ainsi que de Caroline Tang, Déléguée de la Polynésie française. De nombreuses personnalités avaient répondu à l’invitation d’Ericka Bareigts : les anciennes ministres George Pau-Langevin et Brigitte Girardin, Anne Hidalgo, maire de Paris, ainsi que de nombreux représentants du monde artistique ultramarin dont le Polynésien Théo Sulpice.