Il aura fallu plus de dix années à Daniel Pardon pour récolter les différentes espèces de graines qui existent en Polynésie. Un travail de fourmi qui illustre bien sa passion notamment pour les plantes, les fruits et les fleurs, mais pas seulement (voir sa bibliographie). L’ancien rédacteur en chef de La Dépêche, puis du pôle magazines inhérent au groupe de presse est aujourd’hui à la retraite, mais il poursuit son activité de journaliste ainsi que l’écriture d’ouvrages de référence. Pour "Les graines bijoux", il explique : "J’ai pu en recenser environ quatre-vingts au total. Parmi elles, 95 % sont locales, mais beaucoup ont été par ailleurs introduites par les missionnaires". Et de préciser : "Cette publication s’adresse en premier lieu aux artisans du fenua. En effet, je me suis aperçu que les noms vernaculaires variaient et que de nombreuses graines étaient importées, c’était le flou artistique. C’est avec l’aide de la population de Tahiti et des îles, et surtout des artisans, que j’ai recueilli le maximum d’informations ; ce livre est ainsi le fruit de tous ces échanges. Il est en outre destiné au grand public qui se rend dans les expositions, les foires, etc. L’idée est que tout le monde puisse savoir enfin ce qu’il porte ! C’est donc un travail collectif, avec aussi une superbe mise en page signée Philippe Bachet. Je tiens également à remercier Christian Robert, mon éditeur, qui prend ici un risque industriel."
"Il m’a semblé nécessaire de remettre au goût du jour toutes ces richesses", note Daniel Pardon. En effet, lorsque les premiers navigateurs découvrent le Fenua Enata, ils relevèrent, dans leurs gravures par exemple, l’importance des graines dans la confection des panures des indigènes. En réalité, tous les Polynésiens travaillaient ces gemmes naturelles, puis vint la colonisation et avec elle la modernité et l’abandon de ces pratiques anciennes. "C’est finalement l’électrisation dans les vallées marquisiennes les plus reculées qui a permis cette spectaculaire renaissance de l’artisanat, de la même façon que cela a relancé la sculpture", poursuit l’auteur. La journée, on récoltait des graines, et le soir, on les perçait pour confectionner colliers, boucles d’oreilles, bracelets… On retrouva ainsi peu à peu les savoir-faire ancestraux. Aujourd’hui le travail créatif des artisans est remarquable.
"Les graines bijoux de Tahiti et de ses îles"
Éditions Au Vent des îles
195 pages
Prix : 3 950 FCfp
Séance de dédicaces à la librairie Odyssey samedi 29 octobre, de 9 heures à midi
Entre autres…
– "Tahiti entre ciel et mer" (éditions Glénat, 1992)
– "Mururoa, Fangataufa, état des lieux" (éditions Glénat, 1995)
– "Guide des fruits de Tahiti" (éditions Au vent des îles, 2005)
– "Guide de l’île de Pâques" (éditions Au vent des îles, 2008)
– "Guide de Rapa Nui" (éditions Editorial Kactus, Santiago du Chili, 2009)
– "Guide des fleurs de Tahiti" (éditions Pacific Promotion Tahiti SA, 2010)
– "La grande mer cannibale" (éditions L’ancre de marine, 2015)