Le conseil municipal de la commune de Faa’a, accompagnés de quelques élus de l’assemblée ont rédigé, vendredi soir, une lettre ouverte au Président de la République Emmanuel Macron. Dans ce courrier, Oscar Temaru et ses collaborateurs demandent au Président de la République de prendre en compte la réinscription de la Polynésie française aux Nations Unies, mais surtout de transférer les droits de propriété et d’exploitation de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a à la commune de Faa’a.
La commune de Faa’a demande depuis plus de 52 ans un soutien de la part de l’État et du Pays sur les nuisances en tous genres que subissent les riverains habitant non loin de l’aéroport de Tahiti – Faa’a. En septembre dernier, le conseil municipal de la commune avait voté à l’unanimité pour la mise en place d’une taxe à l’embarquement.
Devant l’absence de réponse du Pays, Oscar Temaru a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ainsi, dans cette lettre, après un long laïus sur la décolonisation et la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays non autonomes de l’organisation des Nations Unies, l’ancien président du Pays s’attache à demander à Emmanuel Macron le transfert de propriété et d’exploitation de l’aéroport de Tahiti Faa’a, "il me semble que le temps est venu de joindre l’acte à la parole", écrit Oscar Temaru. Il ajoute "la commune de Faa’a est tout à fait habilitée à en demander ledit transfert…" estimant, par ailleurs, que "Faa’a porte, avec Moruroa et Fantaufa, les stigmates les plus visibles de la colonisation puisqu’elle a longtemps été la base arrière des essais nucléaires."
Il ajoute également la décision du Conseil d’État qui considère que l’aéroport de Tahiti faa’a affecte "de manière suffisamment directe et certaine, eu égard à la nature de l’activité en cause et des missions confiées à l’exploitant, les intérêts propres de la commune sur le territoire de laquelle est implanté cet aérodrome". Dans le Courrier le tavana de Faa’a estime que ce transfert ne serait "que justice au regard des dédommagements de toutes les nuisances subies par sa population depuis plus de 50 ans".
Le maire de la commune n’omet pas de remettre en cause les intentions et motivations d’ADT-Aéroports. Enfin, Oscar Temaru conclut cette lettre ouverte par des menaces à peine masquées. Dressant le portrait d’une Polynésie dans une situation sociale explosive, indiquant "qu’une explosion sociale n’est pas à exclure. La commune de Faa’a, copieusement oubliée depuis trop d’années, n’étant pas en reste, il est à redouter que ses habitants ne se lèvent pour exiger, de manière "moins diplomatique" que cette lettre ouverte, le transfert de propriété et d’exploitation de l’aéroport international de Tahiti."