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Boulevard Pomare, sur le front de mer de Papeete, celui que l’on nomme l’empereur de la perle, Robert Wan, a dédié un musée à celle qui a fait sa fortune et sa renommée. Le lieu idéal pour percer tous les mystères de la célèbre perle de Tahiti. En complément bien sûr de la visite d’une des dizaines de fermes perlières que vous trouverez sur votre route !
Quand Edouard Fritch, président de Polynésie française, le croise à la faveur d’une visite officielle, il le salue d’un révérencieux « Son altesse ». Lui, c’est Robert Wan, nom devenu indissociable de la perle noire de Tahiti, dont il aura largement contribué à la notoriété mondiale.
La perle à travers les âges
C’est tout logiquement son nom qui est apposé au seul musée consacré à la perle de culture en Polynésie. Ouvert en 2002, il retrace l’histoire de la perle dans les mythologies, les arts et les sociétés, de Cléopâtre à nos jours. On y découvre que, de tous temps, le gemme a symbolisé la fécondité et les cycles de la vie, la présence du divin et la trajectoire de l’âme qui chemine vers la perfection…
A la découverte de la genèse de la perle de culture
De perfection, il en est justement question tout au long du processus de fabrication de la perle noire de Tahiti décrite au musée de la perle Robert Wan. D’abord, il faudra trouver le lieu idéal pour implanter la ferme perlière. Les Tuamotu, réputés pour leurs lagons d’une pureté incomparable, ont depuis les prémices de la perliculture polynésienne toujours été très prisés, même si les autres archipels ne sont pas en reste. Ensuite, il s’agira de trouver, parmi les huîtres captées dans l’exploitation, celles dont la nacre est la plus remarquable. En effet, ce sont les teintes de la nacre de l’huître greffée qui détermineront les nuances de la perle obtenue à la fin du processus…
Mais, à ce stade, rien n’est gagné et tout reste à faire ! Le greffeur (ils ne sont que quelques-uns à officier dans toute la Polynésie française) va entrer en jeu. Sa mission : découper le « manteau », la lèvre extérieure d’une huître donneuse. Il obtiendra ainsi des greffons d’un millimètre à peine, qu’il va introduire par incision dans la « poche » de l’huître receveuse, âgée déjà d’au moins deux ans.
Le saviez-vous ? Pour apparaître, la perle naturelle naît d’un corps étranger arrivé par inadvertance dans la poche perlière. La meilleure solution que l’on ait trouvée jusqu’à aujourd’hui pour mimer ce processus consiste à placer une petite bille issue de la coque d’une moule géante… du Mississippi ! La taille de ce nucléus déterminera la taille de la perle que l’on obtiendra. Si, et seulement si… l’huître survit à l’opération. Il faut savoir qu’environ 20% des huîtres meurent dans le mois qui suit la greffe et autant finiront pas rejeter celle-ci… Quand elles ne sont pas purement et simplement déguster par les raies pastenagues et autres poissons du lagon, grands amateurs de mollusques…
Quelque 18 mois plus tard, on pourra enfin rouvrir l’huître receveuse et découvrir quel bel ouvrage elle aura fourni pendant tout ce temps… Si la perle obtenue est exceptionnelle, on pourra alors la greffer une seconde fois, avec un greffon de taille supérieure (de la taille de la perle récoltée), qui livrera une perle un peu plus grosse encore… Voilà pour la théorie. Pour la pratique, la visite du musée de la perle Robert Wan et celle d’une ferme perlière s’imposent !
Pratique
Le musée perle est ouvert du lundi au samedi, de 9 heures à 17.00 heures. Entrée gratuite.
A compter du 1er septembre 2016, le musée sera ouvert jusqu’à 20h00 les jeudis et samedis soirs : dans l’attente de votre vol international, vous pourrez ainsi profiter de votre séjour jusqu’aux derniers instants et acquérir les plus précieux joyaux de nos îles.