Syaikh Abu Wardah Santoso, plus connu sous le seul nom de Santoso, était leader des Moudjahidines d’Indonésie orientale. Il a été abattu lundi au cours d’une opération des forces de sécurité dans une région montagneuse des Célèbes, où l’homme se cachait avec quelques autres militants pourchassés par les forces de l’ordre de ce pays d’Asie du Sud-Est.
Les autorités avaient annoncé lundi que Santoso avait très probablement été abattu, avant de confirmer la nouvelle mardi.
"C’est vraiment Santoso", a déclaré à l’AFP le chef de la police du centre des Célèbes, Rudy Sufahriadi, à l’issue du processus d’identification du corps du jihadiste.
– ‘Je l’ai pourchassé et je l’ai arrêté auparavant’ –
"Je l’ai pourchassé et je l’ai arrêté auparavant. Nous avons interrogé des gens (pour identifier le corps) et fait appel à des gens qui ont combattu avec lui et ont fait le jihad avec lui. Ils ont confirmé que c’était bien lui", a ajouté M. Sufahriadi.
Accusé de multiples attaques contre les forces de l’ordre, le militant barbu aux cheveux long avait appelé à la guerre sainte dans des vidéos mises en ligne et était traqué depuis cinq ans par des centaines de policiers et militaires.
La mort de cet homme qui avait prêté allégance à l’EI en 2014 représente une victoire majeure pour les autorités indonésiennes. Elles avaient mobilisé d’importants moyens pour tenter de le capturer et accentué la traque ces derniers mois.
La groupe de Santoso a perpétré des attaques mortelles contre les forces de sécurité indonésiennes. Des militants de différentes régions de l’archipel d’Asie du Sud-Est avaient rejoint par le passé le camp d’entraînement paramilitaire de Santoso dans les montagnes de Poso.
– ‘Guerre contre le terrorisme’ –
L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été précipitée dans sa propre "guerre contre le terrorisme" par les attentats de Bali en 2002 (202 morts, parmi lesquels de nombreux étrangers). L’attaque avait été attribuée à la Jemaah Islamiyah (JI).
Les autorités avaient ensuite lancé une offensive majeure conte les extrémistes islamistes et affaibli ainsi les réseaux les plus dangereux, selon des experts. La Jemaah Islamiyah avait été en partie démantelée et ses principaux chefs arrêtés ou abattus.
Mais la cellule de Santoso était restée une épine dans le pied des autorités, les forces de sécurité apparaissant incapables de capturer ce militant.
Santoso a basculé dans l’extrémisme islamiste lors du conflit meurtrier entre musulmans et chrétiens autour de son district, à Poso, dans les Célèbes. Ces combats qui ont duré de la fin des années 1990 au début des années 2000, ont fait des centaines de morts.
Après un accord de paix conclu pour mettre fin au conflit à Poso, Santoso a rejoint la Jemaah Islamiyah, avant de fonder son propre groupe, les Moudjahidines d’Indonésie orientale. Cette cellule avait commencé à attirer l’attention des autorités après avoir tué deux policiers en 2011 et multiplié ensuite les attaques contres les force de l’ordre.