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Parti de L’île de Nuku Hiva, au nord des Marquises, le groupe est en train de gagner la France après avoir conquis Tahiti. Façonné par des influences musicales métissées et reflet d’une histoire marquisienne tourmentée, Takanini réussit le pari de chanter la tradition tout en parlant au présent. Les frissons en plus…
« Takanini. C’est comme un violent coup de casse-tête marquisien, mais enrobé par des rythmes reggae, longs et planants. En Marquisien, Takanini fait référence aux étoiles qui scintillent après avoir reçu un coup sur le crane. En résumé, un retour de la culture ancestrale. Ça choque, mais ça réveille. Ça ouvre les yeux. » C’est avec ces mots que Casimir, guitariste, présente Takanini dans le dernier opus du groupe, Live in Tahiti.
On écoute leur dernier album, « Live in Tahiti » et on est forcément touché par cette langue que même les Tahitiens ne comprennent pas. Leurs balades qu’on laisse volontiers tourner en boucle donnent l’impression de planer au dessus des profondes et verdoyantes baies des Marquises tandis que leurs hommages aux sonorités traditionnelles, tel Au Miti Au, évoquent des Marquises ancestrales, parfois guerrières et frissonnantes, teintées de reggae.
Le clip Tuhuka de Takanini
Des visages, des figures…
Inconnu voilà quelques années, même sur leur île originelle de Nuku Hiva, dans le nord de l’archipel des Marquises, Takanini monte indéniablement en puissance. Une vaste tournée sur l’île de Tahiti en 2015 a permis à de nombreux fans du groupes de mettre un visage sur ces rythmes métissés et entraînants.
Justement, par delà la musique, les visages de ce groupe ne peuvent pas laisser indifférents. A l’instar de celui de Poiti, chanteur vedette de Takanini. Son corps un peu bridé par une timidité apparente et très touchante, le chanteur de Takanini le sublime au service de sa musique. On pourrait passer des heures à scruter ce visage sur lequel les notes et les textes s’impriment si naturellement, si intensément à chaque représentation. Les musiciens sont portés et la foule transportée par cette énergie débordante. Universelle. En face, le visage tatoué de Ludo, choriste et danseur, enfonce le clou. En plein chœur.
Les Marquises d’aujourd’hui, sans oublier les racines
Pour sa tournée française, Takanini prendra dans ses bagages percussions, ukulélé, guitares, basses … mais aussi et surtout l’âme des Marquises, omniprésente dans leurs chansons. Sans les citer, Takanini parle de la société marquisienne transformée par explorateurs ayant amené ici armes et maladie ravageuses ou encore les missionnaires européens qui ont contribué à édulcorer les traditions ancestrales (musique, tatouages, habits…) Conscient de ce passé mais bien ancré dans le présent, Takanini est l’incarnation du renouveau culturel marquisien, après des siècles d’oubli. C’est la preuve que les Marquisiens ont, plus que jamais, de belles choses à raconter. Et de la plus belle des manières !
A écouter : Kamave, l’un des tubes des Takanini
Les dates à retenir :
24-28 mars – Festival Rochefort Pacifique (Charente-Maritime)
11 avril – Musée du quai Branly (Paris)
14 avril – Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)
Les Takanini ont lancé une grande collecte pour financer leur tournée en France :
https://www.facebook.com/TAKANINI-CREWZ-159966444093641/app/208195102528120/?ref=woobox