Assurer la protection des mineurs fragiles dans leur parcours judiciaire, permettre leur défense, être sûr que les dommages et intérêts versés par la partie adversaire lui reviennent entièrement à sa majorité. Telles sont les missions d’un administrateur (ou une administratrice) ad hoc. A Papeete, Marie-Thérèse a endossé ce rôle pendant 20 ans. Elle a assuré la défense et apporté son soutien aux mineurs en souffrance dans l’enceinte du palais de justice. Et parfois plus.
Avant de partir, la travailleuse sociale, inquiète de sa succession et donc de la protection des mineurs, s’était confiée à nos confrères de La Dépêche : "Je pense à tous ces enfants que je laisse derrière moi, que j’ai encore sous ma responsabilité et je ne sais pas si quelqu’un va reprendre le flambeau, cela m’inquiète. J’aurais aimé être sûre qu’une personne reprendra les dossiers. J’aurais aimé la former avant de partir, la faire entrer au tribunal." Et pour cause. Aucune personne n’avait été nommée pour la remplacer.
Depuis, travailleurs sociaux, directrice et membres de l’Association polyvalente d’actions judiciaires en Polynésie (Apaj) ont assuré l’intérim. Une situation qui ne pourra pas durer éternellement. Pour les uns comme pour les autres, c’est une charge de travail énorme en plus de celle quotidienne. Un poids qui ne permet pas forcément d’assurer la protection des mineurs de la meilleure façon.
Ce dernier assure qu’une solution va bientôt être trouvée. Une nouvelle administratrice ad hoc sera en poste en octobre prochain. "Nous avons une candidate au sein de la direction des affaires sociales, c’est une travailleuse sociale. Cette dernière a déjà accompagné Marie-Thérèse dans ces fonctions, même si, compte tenu de la difficulté du dispositif, la passation de pouvoir n’a pas pu être finalisée. Nous avons constitué le dossier mais elle ne répond pas à toutes les conditions : elle n’a pas encore 30 ans."
Pour être administrateur ad hoc, la personne doit avoir 30 ans révolus. La candidate ne pourra prendre ses fonctions qu’en octobre.
Dans l’attente, Jean-Michel Garrigues annonce qu’un autre travailleur social devrait entrer en scène dès la mi-août. "Bientôt, un administrateur ad hoc temporaire sera en poste jusqu’en octobre."
Selon le directeur des affaires sociales, l’administrateur ad hoc devrait bientôt avoir un nom et visage.