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Suite à une campagne "de dénigrement", selon les termes de Tearii Alpha, ministre des Ressources primaires, la direction de l’environnement avec la CAPL et la direction de l’Agriculture ont décider de lancer une campagne "manger local" afin de redorer le nom de l’agriculture polynésienne, mais aussi de pousser les consommateurs à privilégier les produits du fenua. En fonction de la saison, mais aussi du produit, il peut arriver qu’un produit local soit plus cher que le même produit importé. Ce à quoi, le ministre répond, "je pense que les plus les agriculteurs seront nombreux à produire des produits biologiques, plus nous les retrouverons sur le marché de la distribution. Il y a certes les grandes surfaces, mais lorsque nous connaitrons les adresses des agriculteurs dans les différentes communes qui produisent des fruits et légumes de qualités, les circuits de distribution se feront de manière naturelle." Sans oublier que 80 % de la production agricole biologique se vend en direct, via les paniers par exemple.
La campagne "manger local" est déclinée en cinq bénéfices, chacun, représenté par un ambassadeur. Cinq personnalités du fenua ont accepté de porter le message de la campagne de communication : Cédric Wane, sportif de haut niveau et responsable du Café Maeva a accepté de mettre en avant la qualité des produits polynésiens. Teiva Manoi, orateur lors du Heiva i Tahiti axe son action sur la l’importance d’origine, la provenance des produits. Le Développement durable est défendu par Heia Teina, agricultrice biologique et présidente de l’association Bio Fetia, tandis que le Goût sera mis en avant par Jean-Pierre Despériers, cuisinier de renom et la Variété. Enfin, Nathalie Convert, responsable d’une unité de transformation aux îles Sous-le-Vent mettra en valeur la variété des produits.
Une campagne d’affichage des produits locaux mettra aussi en avant un produit local, en fonction de la saisonnalité des produits. Un site internet et une page Facebook sur cette thématique seront également prochainement lancés. Durant l’année, des visites seront en outre organisées chez les agriculteurs afin de permettre aux consommateurs d’aller à la rencontre des professionnels du secteur primaire. Une brochure sur l’agriculture en Polynésie française est aussi prévue, cette brochure regroupant des données de spécificités de production par archipels de la Polynésie française.
En marge de la campagne « Manger local », le ministère a, aussi, lancé la production de 10 documentaires de 6 minutes, qui seront diffusés à compter du 31 janvier, sur TNTV : dix thèmes ont été retenus, cinq issus de l’agriculture (le maraîchage, le vivrier, le coco, le miel, la vanille) et cinq issus de la mer (les crevettes bleues, le Paraha Peue, la pêche hauturière, le crabe). À travers, trois portraits de professionnels, ces documentaires présenteront à la fois des secteurs pouvant intéresser de nouveaux porteurs de projets, mais aussi l’attention portée par chaque professionnel pour fournir un produit de qualité au consommateur..
Il y a une dizaine d’années, les produits polynésiens ont subi une campagne de diabolisation. Il se disait qu’il y a plus de pesticides dans les produits locaux que dans les fruits et légumes importés. Le consommateur a peur de manger local depuis. Or nous avons fait une série d’analyses qui prouvent que nos produits ont très peu de pesticides, parfois même ils en contiennent moins que les produits importés. C’est pourquoi nous avons voulu faire ce Tere Fa’ati. Les gens peuvent se rendre dans les fa’apu pour qu’ils voient comment nos agriculteurs cultivent. Ce qu’ils mettent dans leurs champs pour redonner au consommateur l’envie de consommer local.
C’était une demande des agriculteurs, qu’ils soient mis en avant et qu’on montre qu’ils font de bons produits ?
Oui bien sûr. Mais avant d’en arriver là, nous avons voulu mettre en place des séminaires pour les coopératives afin qu’elles se mettent en contact avec les producteurs et les distributeurs. Qu’ils mettent en place une entente entre eux, ainsi nous pourrons mieux mettre en valeur et vendre leurs produits. Souvent lorsque l’on se rend dans les grandes surfaces on voit les produits importés, mais nos produits sont rarement mis en avant. Pourtant, nos produits sont plus sains, ont plus de goût.
Il y a une mode du manger bio, du manger local, est-ce que ça pousse les jeunes à se lancer dans l’agriculture ?
Oui. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes veulent se lancer dans l’agriculture. Mais aujourd’hui, il nous manque des terrains. Il y a une vraie problématique du foncier. Nous essayons d’avoir des parcelles un peu partout pour que nos jeunes puissent avoir leurs propres cultures.